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Lorsque nous voulons effectuer un mouvement précis, nous allons d’abord évaluer notre environnement avant de décider de la trajectoire à suivre. Par exemple, si nous prenons un exercice de pointage d’une cible, le cerveau va analyser la distance entre notre main et la cible, et le trajet le plus efficace à emprunter. Il devra également choisir les articulations et les muscles qu’il va utiliser, en même temps ou non et lesquelles il va choisir de bloquer. Ceci prend un temps relativement long, supérieur à 100 ms.
En revanche, lorsque la cible change de position et que nous devons effectuer alors un changement de trajectoire, appelé correction motrice, les premières activations musculaires se font en moins de 100 ms. Il semblerait donc que nous utilisons des boucles corticales de bas niveau. Ceci a déjà fait l’objet de plusieurs études, qui ont permis de prouver l’efficacité et la rapidité de ces corrections motrices. Celles-ci ont toujours été effectuées dans des conditions optimales, où l’individu effectue des mouvements complexes de pointage, sur des cibles qui bougent.
D’autre part, les émotions, dont la définition a beaucoup varié au cours des siècles, ont été largement étudiées, notamment au niveau de leur impact physiologique sur le corps humain, de l’équilibre et de la marche.
Aussi, nous nous sommes intéressés à savoir si, selon l’état émotionnel de l’individu, l’efficacité à effectuer et corriger son mouvement pouvait s’en trouver modifier. Pour cela, nous avons choisi des images de la banque IAPS. Ces images ont été analysées et ensuite classées selon leur valence par Lang, Bradley & Cuthbert (1990) : plaisant, déplaisant ou neutre. La valence est définie par Charland (2005) comme une « qualité positive ou négative associée à un état mental ou physique particulier, ou à leur combinaison particulière ».
Ceci nous a amené à se poser la problématique suivante : les émotions vont-elles impacter les délais de réaction d’un mouvement de pointage complexe non perturbés et modifier les corrections motrices, lorsque la localisation de la cible est perturbée de manière imprévue au cours d’un mouvement, que ce soit dans leurs caractéristiques et leur rapidité ?
Pour y répondre, des sujets ont effectué une tâche de pointage, perturbée et non perturbée, après avoir visualisé des images neutres, positives et négatives.
Dans le cadre du mémoire de master 1, nous avons analysé les résultats des sujets féminins, concernant le temps de réaction, le temps de mouvement et l’activité EMG du tibialis antérieur sur le pointage de la cible près.
Nous n’avons pas retrouvé d’impact concernant le temps de réaction, sans doute du à la pression temporelle imposée. En revanche, les résultats ont été significatifs concernant le temps de mouvement, étant moins important face à une image positive, puis neutre puis négative. De plus, nous avons également trouvé un tibialis antérieur se contractant dès le début de la tâche, de manière moins forte face à des images négatives.
Ceci montre l’impact des émotions sur une tâche de pointage non perturbée. Par la suite, il sera intéressant d’analyser les résultats de la tâche de pointage perturbée, afin de voir si nous retrouvons des résultats semblables ou non.
Lorsque nous voulons effectuer un mouvement précis, nous allons d’abord évaluer notre environnement avant de décider de la trajectoire à suivre. Par exemple, si nous prenons un exercice de pointage d’une cible, le cerveau va analyser la distance entre notre main et la cible, et le trajet le plus efficace à emprunter. Il devra également choisir les articulations et les muscles qu’il va utiliser, en même temps ou non et lesquelles il va choisir de ...
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